
(Avis à Patrice Talon et Me Adrien Houngbédji)
Depuis mercredi, les Béninois en général et les Porto-Noviens en particulier savent que la fête de l'indépendance du Bénin se tiendra officiellement à Cotonou. Au lieu de se lamenter ou de verser des larmes pour ce choix du gouvernement, il est clair que l'aspect que présente la ville au jour d'aujourd'hui n'est pas acceptable. D'où la nécessité pour tous de savoir qu'il est vraiment temps pour bien réhabiliter la soit disant capitale du pays. Autrement dit, il y a certaines choses à faire dans ce cadre.
Marie Soeur Tampily
Capitale du Bénin depuis le 1er août 1960, Porto-Novo au jour d'aujourd'hui, malgré quelques actions de plusieurs Présidents du pays, demeure toujours une ville délaissée. Elle est loin d'être une capitale digne du nom vu l'état de ses routes, des chantiers abandonnés ou mal faits, la quasi absence d'infrastructures modernes. Lors du cinquantenaire de l'indépendance du pays, le gouvernement de Boni Yayi a fait de son mieux pour changer le visage de la ville avec une série de réalisations évaluées à des milliards de francs. Ce gouvernement a essayé de transférer certaines institutions comme la Cour Suprême à Porto-Novo et surtout a décidé de donner à tout le pays ou aux populations de la capitale, un nouvel hémicycle. Malheureusement, déjà plus de cinq ans que cet ouvrage ressemble à un bâtiment fantôme construit dans un marécage alors que des milliards ont été injectés pour sa réalisation. C'est dire que pour vraiment réhabiliter la capitale du Bénin, le nouvel hémicycle doit être achevé et ses alentours, aménagés. Or, on sait que des sous ont été bouffés ou détournés sans que l'édifice ne soit prêt aujourd'hui. Pire, l'Etat a été assigné en justice et invitéà payer des dommages et intérêts à une entreprise donnée. C'est déplorable, chiant, criminel et honteux puisque cela veut dire qu'il faut attendre encore pour voir le nouveau siège du Parlement béninois construit. Ensuite, il faut revoir les voies ou routes dans la ville. La rocade qui doit contourner la cité est toujours au point mort. La berge lagunaire qui devait être une sorte de promenade des Français est broussailleuse. Beaucoup de quartiers possèdent des pistes ou sentiers comme voies d'accès. Les entrées nord et sud de la ville sont jonchées de nids de poules avec un pont vieux et croulant. Porto-Novo en fait, a besoin d'autoroutes éclairées depuis Sémè-Kpodji et depuis Akpro-Missérété. De même, la construction d' infrastructures dignes du nom comme les tours administratives réalisées de main de maître par les Chinois à Cotonou et le transfert d'un nombre important d'institutions ou de ministères présents toujours à Cotonou sont nécessaires . Dans ce volet, il faut dire qu' à défaut d'avoir le palais de la présidence de la République dans la ville, on peut avoir un palais bis qui servirait de résidence secondaire pour le Chef de l'Etat. Pour finir, deux autres points essentiels pour espérer voir Porto-Novo devenir la vraie capitale du Bénin : primo, nécessité de construire deux hôtels de classe internationale et secundo, le changement de mentalité des fils et filles de la ville. On investit à Cotonou dans les logements , les parcs de véhicule, au port, au marché Dantokpa ; on met beaucoup d'argent dans les constructions de mosquées partout ; chaque semaine, on est là pour danser, bouffer, boire, se filmer avec caméras à travers les cérémonies de mariage, de baptême, de funérailles et puis, on ne sait pas faire la politique puisqu'on croît que dans la ville, il ne saurait avoir deux partis. Autrement dit, "aide-toi et le ciel t'aidera". Pour réhabiliter donc la capitale du Bénin, il faut oser, il faut vraiment avoir la volonté de le faire en posant concrètement les actes sus-énumérés. Président du Parti du renouveau démocratique (Prd), la formation politique leader dans la cité, Me Adrien Houngbédji par ailleurs président de l'Assemblée nationale doit savoir toutes ces données et dire la vérité au maire Emmanuel Zossou ainsi qu'au Président Patrice Talon. C'est également à cette condition que Porto-Novo célébrera de manière éclatante et officielle une autre fête de l'indépendance. A BON ENTENDEUR...