
Plus de deux semaines après leur entrée en fonction comme ministre dans le premier gouvernement de Patrice Talon, les Béninois, les yeux grands ouverts sont un peu déçus de quatre d'entre eux. Et pour cause , ils n'ont pas fait jusqu'ici une action d'envergure ou d'éclat.
Marie Soeur Tampily
En décidant de suspendre les concours à polémique, les postes-téléviseurs de l'administration publique, les gyrophares et sirènes ainsi que d'annuler un certain nombre de décrets de l'ancien Président Boni Yayi, le gouvernement du nouveau départ a été applaudi par la grande majorité des populations. Mieux , pour un premier conseil des ministres avec tant de décisions, ce même gouvernement a commencéà faire naître de l'espoir chez beaucoup après dix ans de "Yayisme". Mais ce vent d'optimisme et d'espérance risque de disparaître non pas à cause du changement climatique mais par la faute de quatre ministres de l'actuelle équipe gouvernementale. Le Président Patrice Talon qui dans son discours d'investiture avait dit qu'il s'est préparéà la tâche de présider aux destinées du pays et le ministre d'Etat , secrétaire général du gouvernement , Pascal Koupaki doivent les un peu les secouer dans ce qui apparaît comme une torpeur. Une fois nommés ministres et les passations de service accomplis , fini le temps de l'euphorie et de la surprise béate. Place doit être faite désormais à l'action et non à une mollesse synonyme d'immobilisme et d'improvisation. Déja, saluons par exemple les ministres Sèhouéto du commerce, Wadagni des finances, Kokou des enseignements secondaire et de la formation technique et professionnelle, Nkoué de la culture , Koupaki, Agbénonci des affaires étrangères , qui ont déja fait parler d'eux avec des actions fortes et d'éclat. Mais on est triste de voir des ministres passant leur temps pour aller visiter ou prendre contact avec les structures sous tutelle, pour aller suivre un match de basket -ball ou pour rencontrer des journalistes. D'autre se signalent par leur déclaration de colère sur le terrain en lieu et place de prises de grandes décisions ainsi que par leur communication à grande vitesse dans les journaux. Que veut le peuple ? Un gouvernement de combat , un vrai gouvernement de rupture ou de nouveau départ avec des ministres qui posent des actes que l'on attend d'eux. Certes, ils n'ont pas encore formé leur cabinet ; mais à eux d'anticiper ou d'esquisser les grandes lignes du travail qu'on attend d'eux après dix ans de Yayisme.