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Rupture : enjeux et défis

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Le nouveau locataire du Palais de la Marina a donc pris les clés de ses appartements le 6 Avril dernier .Ce locataire n'est pas un « intrus ».Lui, il « connaît la maison », jusque dans ses fondations. ! En attendant qu'il intègre cette résidence, pour une durée de cinq ans, qu'il ne souhaite pas renouvelable, l'homme a très tôt pris la mesure des défis qui l'attendent. Aussi, a-t-il placé son avènement, sous le signe de la rupture annoncée. La rupture, c'est d'abord cette cérémonie d'investiture marquée du sceau de la sobriété. Aucun Chef d'Etat étranger invité. Rares sont les béninois l'ayant regretté, tant, c'est bien souvent l'occasion pour des Présidents mal élus, de s'offrir un bain de légitimité. La rupture, c'est aussi ce discours d'investiture aussi court que concis, qui résume les ambitions du nouvel élu. Pas d'envolées lyriques sans bornes, ni de bondieuseries insipides. A la poubelle, ou dorénavant du côté de Tchaourou, les « je vous aime, je vous adore, vous êtes dans mon cœur…»La rupture encore, c'est la composition du nouveau gouvernement, publiée dès la soirée de l'investiture. Belle manière de couper court aux supputations et tentations ; aux pressions et dépressions…La rupture, c'est enfin ces passations des charges, dans le cadre strict des cabinets ministériels. Donc sans fastes, et sans « familles, parentes, alliées et amies » invitées. Ces signes annoncent l'aube d'un Nouveau départ. Même si certains concitoyens restent sceptiques, ne serait-ce qu'au regard de la composition du nouveau gouvernement. Ils y détectent de bonne ou de mauvaise foi, quelques personnalités au passé sulfureux, oubliant de relever l'immense compétence de nombreux appelés. Evidemment, c'est de bonne guerre… C'est pourtant au pied du mur, qu'il faudra juger et jauger la capacité de la nouvelle équipe et de son chef. Cet homme qui s'est engagé pour un mandat de transition, sait à tout le moins, où il va. Au point de vouloir aller très vite à cet essentiel, que sont les reformes annoncées. Sûr et certain qu'elles ne se feront pas sans grincements de dents. La rupture ne sera pas un dîner de gala, tant l'équation à résoudre est sans ambages : reformer ou périr. L'ultime défi de Patrice Talon, serait sans aucun doute, de rentrer dans l'histoire, non seulement comme un opérateur économique devenu homme d'Etat, mais aussi et surtout, comme un réformateur. Et tout réformateur à besoin du temps. Ce temps qui sait se faire à la fois, complice et adversaire de l'homme d'action. D'où la nécessité d'en faire un bon usage. Pour ou contre le « compétiteur né», le chrono tourne donc désormais à plein régime. Tel un entraineur de football, il devra dès le premier conseil des ministres, faire partager sa vision du jeu, à chacun des membres de sa nouvelle équipe. Tous les titulaires de portefeuille ministériels, doivent savoir que des remplaçants sont prêts à prendre leur place, à tout instant du jeu. Les passes à l'adversaire, les anti-jeux, les simulations…etc., ne seront pas tolérés. L'enjeu étant le pays, et le système de jeu, la rupture. Talons aux fesses donc, pour tous les canards boiteux !

Tafè


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